Battambang ou le temps des adieux
Battambang, le nom n'est pas tres connu et il y a plein de raisons pour ca... la principale étant que la ville ne présente pas beaucoup d'interet au niveau touristique, sinon pour la "ride" de bateau.
Nos amis Genevieve et Eric B ont vite compris ca! Ils nous quittent donc pour se diriger vers Ban Lun, pres de la frontiere avec le Laos (on était nous-meme passes par la avant de les rejoindre mais sans nous y arreter).
On décide de ne pas refaire cette longue route et de prendre notre temps (car on en a un peu plus qu'eux...) alors on dit aurevoir a nos amis dans la magnifique rue de notre hotel.
Merci et bonne fin de voyage, on se revoit au printemps!
NDLR: "on se revoit au printemps" signifie exactement le jeudi 10 avril 08, jour de notre arrivée a Montréal! On n'a pas trop envie d'en parler mais il faut quand meme commencer a y penser, esperant que l'avalanche de neige aie fondu d'ici-la...
Bien qu'on ait le coeur gros on poursuit notre journée en compagnie de deux guides locaux et enfourchons leur motos derriere eux pour une promade en campagne.
La région est tres agricole, on y cultive fruits, légumes et bien sur, du riz. On traverse donc de nombreuses rizieres et y voyons la population locale aux champs. Les nombreux petits villages des environs sont un peu tristes, la region a le revenu per capita le plus bas du pays.
Une rare voie ferrée zigzague a-travers la campagne. Il n'y a plus de trains depuis belle lurette mais les ingenieux habitants se sont confectionnés un "train de bamboo".
Les petites plate-formes transportent gens, betes et produits d'un endroit a l'autre grace a un petit moteur a essence (NDLR: la photo ci-dessus et celle d'en-dessous ne sont pas de nous, on prefere le dire pour la "rectitude").
Sur une note beaucoup plus sombre, dans les traces du génocide de Pol Pot et de ses Khmers Rouges, nos guides nous emmenent voir une caverne tristement célebre.
D'un trou au sommet de la caverne, on y jetait les supposés opposants au régime apres les avoir assommés. Plusieurs personnes ont été jetées alors qu'elles étaient encore conscientes, au milieu des cadavres. Troublant. Les parents et le frere de notre guide furent tués ici (car le pere était professeur) mais lui il a survécu en se sauvant a temps et en changeant de nom.
Autre étape, le Wat Sampheou aupres duquel des canons rouillent doucement pour rappeller que la région a été le theatre de luttes sanglantes entre Cambodgiens et Thai d'abord, puis de combats de résistance contre les Khmers Rouge en 1970.
En redescendant la colline du temple Eric offre poliment assistance a un moine pour traverser un troncon d'escalier assez abrupt. Le moine, qui avait beaucoup de conversation, a tellement accepté son aide qu'il lui a tenu la main...
... jusqu'en bas de la colline!
Maintenant retournez a la photo plus haut et voyez le "malaise" dans le regard d'Eric!!
Notre dernier soir a Battambang on assiste a un spectacle de danse traditionnelle monté par un organisme qui vient en aide aux enfants de la rue, les initiants aux arts de la scene. Ca se passe sur le toit d'un restaurant devant un auditoire de... 2 personnes!
Oui, il n'y avait que nous deux ce soir-la alors c'etait tres particulier (un show privé!) mais c'était surtout tres beau de voir ces jeunes si talentueux et si souriants!
Ca faisait contraste avec les autres enfants de la rue qu'on a vu la veille autour de la terrasse d'un restaurant et qui ramassaient, entre les repas, les restes de nos assiettes pour les vider dans des sacs de plastiques puis repartir aussi rapidement qu'ils étaient arrivés.
Bien qu'on ait dis de cette ville qu'elle ne presente pas de grand interet elle nous a tout de meme ouvert une autre fenetre sur l'histoire et nous a fait partager de touchantes tranches de vie des cambodgiens. On ne regrette certainement pas d'y etre resté un peu...
Point de culture intolérable: L'abus sexuel des enfants par des pedophiles étrangers est un sérieux probleme au Cambodge (le Canadien arreté en Thailande l'été dernier avait également sévi ici).
Le bon coté, s'il y en a un, c'est que l'abus est lentement mais férocemment combattu dans un pays aussi pauvre que le Cambodge, ou la pauvreté mene trop facilement a la "vente" des enfants...
Les touristes sont largement invités, par le biais d'autocollants et d'affiches dans les chambres d'hotel ainsi que dans les lieux publics, a combattre cette menace en rapportant tout comportement suspicieux au service de police.
Ces affiches un tant-soi-peu rassurantes sont nombreuses en Asie (celle-ci au Vietnam)