Au pays des géants
Sur notre route vers le sud du Laos on s'arrete dans le petit village de Ban Na, pres de la capitale Vientiane, pour une randonnée au pays des elephants.
Des elephants SAUVAGES... sans blague !Il y a quelques années les villageois ont entrepris de cultiver la canne a sucre... Mais ils étaient loin de se douter que les éléphants de la réserve voisine avaient la dent sucrée! Résultat: un troupeau de 15 a 30 éléphants est venu saccager les récoltes et ils y ont trouvés egalement un sol riche en sels mineraux. Si bien que meme apres l'abandon des cultures de canne a sucre ils continuent a visiter le secteur, causant de lourds dommages aux rizieres et terrorisant les villageois (tuant meme l'un d'entre eux en 2005!).
Pour soutenir financierement les habitants, un important projet communautaire developpé par l'Allemagne (et le Canada!) a été mis sur pieds de facon a y attirer les touristes et compenser les pertes des récoltes causées par les éléphants. On part donc a la chasse aux pachidermes, soigneusement escortés par des guides bien armés (!).
La marche en foret nous permet, a défaut de croiser des elephants, d'observer d'autres beautés de la nature grace a l'oeil averti de notre sympathique guide. Nous sommes dans la jungle, il y a donc beaucoup de bestioles, petites et grandes.
Finalement on apercoit les premiers signes de leur passage: des branches cassées...
... et des excrements frais!
Apres 4 km de marche on arrive a la tour d'observation ou nous passerons la nuit. C'est la que les éléphants se retrouvent périodiquement et les dommages causés a la végétation sont tres apparants.
Juste sous la tour toute en béton, il y a un "salt lick", un genre de source ou les éléphants viennent s'alimenter de mineraux essentiels a leur santé; ils y viennent donc régulierement mais pas a tous les jours et on nous a bien avisés quil est tres possible qu'on n'en voit aucun.
Mais l'attente est longue, un peu trop longue pour Denis qui succombe a la sieste en plein apres-midi.
Du haut de la tour ou nous sommes prisonniers (meme l'echelle a été retirée!) les guides préparent un copieux repas. On a toujours pas vu d'éléphant mais l'experience est deja tres gratifiante. Puis on se couche tot, a meme le plancher, en attendant Dumbo.
Soudainement au tout début de la nuit noire et sans lune, on se fait réveiller par de lointains craquements suivis de puissants rugissements: LES VOILA!!
On s'énerve, les guides aussi, et on frémit aux sons terrifiants des betes. Il y en a une dizaine, peut-etre un peu plus... Ils s'approchent jusqu'au pied de la tour et certains d'entre eux, sentant notre présence, nous "chargent" en piétinant le sol et en barissant férocement. Oui, on a peur...
En voici 5 (remarquez l'éléphanteau au milieu) vus du haut de la tour... ce sont les meilleures photos qu'on ait pu faire dans l'obscurité!
Pour entendre un extrait sonore et ainsi avoir une idée de ce qu'on a vécu, cliquez sur le lien ci-dessous:
NDLR: Bon, v'la-tu pas qu'on va pouvoir mettre des extraits video sur le site... ca s'arrete ou tout ca?
Ils ont "tournés" ainsi autour de nous durant une bonne partie de la nuit, a tel point qu'on desirait presque les voir partir!
A l'aube il en restait toujours un, pataugeant dans la riviere.
On n'a peut-etre pas tres bien dormis mais une chose est sure: on s'en souviendra toute notre vie!
Eric écrit ses (fortes) émotions dans le carnet des voyageurs. Plusieurs d'entre eux ont notés que, malheureusement, les éléphants n'etaient pas venus... On le sait, on a été tres chanceux.
On quitte ensuite la tour en traversant la riviere ou, quelques heures plus tot, se baignaient les éléphants.
Sur le chemin du retour vers le village on croise plusieurs enfants pour qui, contrairement a notre experience, la journée en est une comme toutes les autres de peche au harpon dans la riviere...
Pour compenser les pertes de leurs récoltes les femmes de Ban Na sont devenues expertes dans le tissage de paniers en bambou, lesquels sont vendus dans toute la province.
Ces paniers sont utilisés quotidiennement pour servir le riz gluant (sticky rice). Bien sur, on en achetés!
Bien qu'ils se "cotoient" depuis longtemps les villageois sont encore tres intrigués par les éléphants et ils étaient tout autant fascinés par les photos qu'Eric leur a montrées.
Voila 722 000 kips, environ 80 dollars, plutot bien investis!
Pour ceux qui se dirigent par la voici un site, en anglais seulement: http://www.trekkingcentrallaos.com/html/elephants.html