Ho chi Minh au repos...
Non, on ne parle pas de l'Oncle Ho qui repose sous terre depuis 40 ans mais bien de la ville qui porte son nom: Ho Chi Minh ville... plus souvent appelé Saïgon, même encore aujourd'hui.

Chuc Mung Nam Moi: Bonne année!!
En ce début de nouvelle année (celle du Rat) l'ancienne capitale se repose durant 3 jours. 3 jours où presque tout est fermé et où, à l'exception du quartier des "touristes", les trottoirs sont quasi déserts.

On ne pouvait espérer mieux: une ville au ralentie qui épargne nos sens déjà très saturés et quelque peu fragilisés... on ne s'en plaint vraiment pas!

D'autant plus que les rues désertées et le temps ainsi arrêté forment de beaux sujets à capter en photo...


La place est à la fête, surtout chez les hommes qui se rassemblent aux coins des rues pour le traditionnel bac cua, qui se joue avec des dés... et des dongs (l'unité monétaire )!

La danse du lion, animal mythique omniprésent en Chine et au Vietnam, a lieu un peu partout durant les deux premiers jours du nouvel an pour apporter de la chance et protéger des mauvais esprits.

Même le marché est fermé!
'faudra revenir dans quelques jours...
Afin de mettre toutes les chances (et les esprits) de leurs côté pour l'année qui commence, les vietnamiens prennent les temples d'assaut: c'est la folie !!

On a marché au nord de la ville jusqu'à la "Jade Emperor Pagoda", qui est une des plus colorées d'Ho Chi Minh, où s'entassait des centaines de personnes dans un air saturé d'enscens.

Voici notre petit hôtel (avec Reine & Guy qui y entrent). Le Duc Vuong est très bien situé et nous offre des chambres très confortables pour 320 000 dongs, ça fait 23$ canadien...

... et ça inclut le petit-déjeuner!! Wow: un café, un fruit et une baguette avec un petit morceau de fromage en triangle. Comprenez-vous pourquoi on maigrit?

Cette scène de vie se déroule quotidiennement à l'extérieur de notre hôtel. Les femmes cuisinent sur le trottoir, assises sur les éternels petits bancs de plastique et vêtues de ce qui semble être, de notre point de vue occidental, un pyjama...

Denis-le-nez-dans-le-guide: "il est où l'hôtel-de-ville"?
... regarde donc derrière toi!
Voici en photos, d'autres classiques des villes vietnamiennes:

Des hommes rassemblés sur les trottoirs et, toujours, ces petits bancs de garderie...

... et puis des motos. Avec le bruit des motos et l'odeur des motos. Est-ce qu'on vous a déjà parlé des motos??
Tiens, une nouvelle option s'offre à nous: pourquoi pas un extrait vidéo filmé, avec Reine & Guy, sur la rue de notre hôtel?
On va peut-être prendre goût à ces petit films...

Au centre de la ville se trouve le Palais de la réunification: un bijou d'architecture des années '60 qui fut le symbole du gouvernement sud vietnamien.
Il est préservé tel qu'il était ce 30 avril 1975 lorsque la République du Vietnam, pour laquelle des centaines de milliers de vietnamiens et 58 183 américains sont morts en tentant de la sauver, a cessée d'exister.
Le Vietnam, c'est encore et surtout les souvenirs de la guerre. Elle ponctue nos déplacements depuis qu'on y a mis les pieds et pour cause, le pays sent le napalm et transpire l'agent défoliant. Une visite s'impose au Musée des témoignages de guerre, visite qui s'ajoutera aux boulversements qu'on a vécus au Japon et au Cambodge, respectivement en mai et en novembre dernier.
C'est très intéressant d'entendre le point-de-vue de "l'intérieur" mais, malgré un parti-pris relativement évident, ce musée reflète malheureusement trop bien les horreurs et la brutalité de cette guerre dont les victimes furent principalement des civils (2 millions d'entre eux furent tués).

On nous rappelle sans détours les enfants handicapés victimes de l'agent Orange, le massacre de Son My, les multiples faux pas des GI et la petite Kim Phuc dont la photo a fait le tour du monde...

Kim est la petite fille nue qui se sauve en pleurant: ses vêtements et une partie de son corps ont été brulés par une bombe au napalm que les américains ont larguée; c'était le 8 juin 1972.

Aujourd'hui on retrouve cette photo de Kim avec son fils juste à côté de la précédente. Cette touche de tendresse fait, somme toute, beaucoup de bien ... L'histoire de Kim est racontée dans le livre "The girl in the picture" qu'on a lu ici avec beaucoup d'émotion.
La guerre c'est aussi les coulisses du Viet Cong, cette force nord-vietnamienne qui combattit avec une impressionnante tenacité et un acharnement quasi inimaginable ('faut bien leur donner ça!). Les tunnels de la région de Cu Chi, qu'on visite en une-demie journée à partir de Saïgon, nous ont sidérés.

Plus de 250 km de tunnels creusés dans le sol sur plusieurs niveaux et suivant une structure architecturale unique comprenant des dortoirs, cuisines, salles de réunions et mêmes des trappes pour piéger l'ennemi qui s'y aventure (pour leurrer les chiens-pisteurs, ils utilisaient le même savon que les américains et récupéraient les vêtements des soldats morts).

Dans cette section de tunnels allant de la frontière du Cambodge jusqu'aux portes de la capitale sud-vietnamienne, seulement 6000 des 16 000 combatants en sont sortis vivants... mais vainqueurs.

Un exemple des trappes installées par les soldats du Viet Cong... ayoye!
Point de culture colon, comme dans "faut-tu être épais":
À la fin de la visite des tunnels de Cu Chi, on entend des coups de feu. Plusieurs coups de feu. Pas de panique, il s'agit d'un champs de tir monté comme attraction spéciale où les visiteurs peuvent, pour quelques dollars, manipuler des armes... et tirer!
Ben oui, après cette difficile évoquation des drames et des conditions de guerre rien de mieux qu'un divertissement de première classe. Vous avez le choix: du pistolet Colt 45 à la mitraillette russe AK-47, pour avoir le "feeling" du guerrier et faire sortir la violence en vous. Comme si on avait besoin de ça... ici, en territoire lourdement meurtri.
C'est aussi approprié que si en visitant Auchwitz, pour le "kik", vous payez 5 dollars pour connaître ce que ça fait que d'actionner la valve des chambres à gaz où de lancer des cadavres aux fours crématoires...